Cour Monseu... pourquoi ce nom?
La Cour Monseu
Cette dénomination date d'avant la fin du 16ème siècle. Le Prince Evêque de Liège avait acquis les jardins et les courtils situés derrière les maisons de Chinrue (entre la Collégiale et l'Ancienne Poste). Il souhaitait y créer une place publique que l'on nomma Cour Monseigneur et fut « wallonisée » en Cour Monseu. La place est le centre même de la vie cinacienne. L'ensemble de la Cour Monseu est classé au Patrimoine.
La Collégiale
La collégiale se dresse majestueuse au coeur de la cité et offre une architecture superbe pour tous les amoureux d'arts. Elle est l'élément le plus représentatif de la ville. Construite en pierre calcaire grise, elle est difficile à dater car plusieurs parties ont été détruites ou construites à des époques différentes. Les fondations sont gallo-romaines et sa puissante tour date du 6è-7è siècles. Un des étages de la tour ainsi que la crypte datent du 11è s., tandis que les fonds baptismaux datent eux du 12è s. Il existait sept chapelles dans la collégiale, aujourd'hui ne subsiste que la Chapelle du Rosaire.
Ne manquez pas d'observer les anciennes pierres tombales ornant et bordant l'église.
A ne pas manquer :
- La crypte datant du 12è siècle, avec ses colonnes, sa voûte est ses superbes chapiteaux
- Les tableaux de l'Assomption, de la Vierge, oeuvres de Bertholet de la Flémalle.
- Le Christ des Missions
- La Statue de Saint Materne et son piédestal en marbre
- Les fonds baptismaux, 12è siècle, avec les quatres figures symboliques entourant la cuve.
Le Kiosque
Sur la Cour Monseu, entouré de marronniers centenaires, se dresse le kiosque. Il fut construit sur les plans du kiosque de Spa et est considéré aujourd'hui comme l'un des plus beaux kiosques de Wallonie. La construction fut entreprise par la fonderie Dejond et Couvreur comme en témoigne le poinçon au pied d'une des colonnes. C'est une construction légère et octogonale, surélevée par un soubassement en petit granit et aux arêtes en pierres taillées. Il est ouvert de tous les côtés et est clôturé par un garde- corps en fer forgé.
L'histoire raconte que lors de la première rénovation, le peintre avait badigeonné les plaques sans noter le noms des compositeurs et musiciens célèbres. Ne retrouvant plus le dernier nom, il nota le nom de notre compositeur et musicien local : Xavier Schlögel.
Situé sur un pôle privilégié, il a joué et joue parfois encore un rôle important pour le divertissement des citoyens.
"Edifice de jardin, surélevé et ouvert de tous côtés. Il sert de lieu de repos et de divertissements".
Lorsqu'en 1896, le Conseil Communal décide d'ériger un kiosque place Monseu, en plein cœur de la cité, c'est bien pour faire un équipement communautaire au même titre qu'une salle de spectacle ou une école. A cette époque les loisirs sont totalement différents de ce qu'ils sont aujourd'hui. On se rassemble le dimanche pour le jeu de balle ou de quille, on joue aux cartes (couyon ou piquet) dans les estaminets de la place et on fait la tournée du "pêquet".
Toutes ces fêtes créent la nécessité d'un lieu de rassemblement et dans ce lieu d'un point de convergence des regards en l'occurrence le kiosque à musique sur lequel vont prendre place les fanfares et d'autres groupes musicaux. En 1872 on construit à Ciney un premier kiosque éclairé par des lampes à pétrole.
Les musiciens y prendront place pour la première fois à l'occasion de la cavalcade de la Laetare.
En 1889 un chroniqueur local signale que les musiciens sont devenus trop nombreux et que le kiosque est déjà trop petit. Il faut dire aussi qu'à cette époque Ciney comptait 18 foires aux bestiaux se déroulant chacune durant 2 à 3 jours place Monseu. 50 jours par an, le kiosque est donc utilisé à d'autres fins que la musique, il sert pour la criée des bestiaux. En 1894, l'Association des Sous-Officiers fête son 50ème anniversaire à Ciney, la place Monseu est noire de monde. A la surprise générale, les pupitres des musiciens sont disposés au pied du kiosque (le chef de musique avait en effet refusé de monter sur le kiosque branlant).
En 1896, on inaugure le nouveau kiosque. C'est le kiosque de Spa démoli en 1941 qui sert de modèle à celui de Ciney.
Les plaques portent les noms de: WAGNER - MOZART - GRETRY - FRANCK - ST SAENS - STRAUSS - GOUNOD - SCHLOGEL. L'histoire raconte que lors de la première rénovation, le peintre à badigeonné les panneaux sans noter les noms. Ne retrouvant pas le 8ème nom, il y inscrivit "SCHLOGEL" musicien cinacien reconnu mais peut-être pas autant que STRAUSS ou MOZART.
Voici quelques manifestations qui s'y déroulèrent :
- du 6 au 12 septembre 1896: festivités d'inauguration;
- toutes les semaines: marchés aux bestiaux;
- tous les 15 jours durant la saison "jeu de balle",(l'équipe de Ciney fut championne de Belgique à plusieurs reprises):
le kiosque servait de tribune officielle pour les invités de marque. Par la suite, les équipes furent accompagnées de musiciens qui venaient les soutenir. Ceux-ci prirent place sur le kiosque.etc...
Le kiosque à l'heure contemporaine :
Les temps ont changés, les loisirs aussi. Les fêtes populaires sont moins fréquentes et la télévision, le cinéma, les voyages ont changé les habitudes des Citoyens.
De 1980 à 1988: durant 5 ans on a organisé les fêtes de Wallonie durant 4 jours au mois de septembre. Le kiosque est pris d'assaut par les orchestres et fanfares.
De 1985 à 1988: les fêtes de Wallonie sont remplacées par les fêtes du Coq D'Aousse. Le kiosque est utilisé de la même façon.
De 1985 à 1986: on y a organisé les 4 dimanches de juillet des "concerts apéritifs". Le kiosque a servi durant cette période de :
- lieu de spectacles (un fakir, du théâtre de marionnettes, un spectacle de mime);
- de tribune officielle (jumelage, parrainage du 72 ème bataillon de transport);
- de tribune de remise de prix;
- de lieu d'accueil pour un vin d'honneur;
- de tribune VIP pour certaines manifestations (carnaval, taptoo, démonstration d'équitation, défilé de mode, défilé de voitures,...);
- de lieu de culte pour des messes en plein air.
De 1989 à 1990: On baptise les nouveaux géants et le kiosque est le témoin privilégié de la dislocation des cortèges. Chaque année durant la dernière quinzaine du mois d'août, se tient la kermesse.
Le kiosque sert pour la distribution de bons, la bataille des confettis et des émissions de radio en direct de la place.