Histoire
Leignon est un gros village, au sol calcaire et avec un relief assez marqué.
Cinq hameaux en dépendent : Chapois, Corbion, Ychippe, Bracenal et Bragard.
Le village est dominé par l'église et son château tout droit sorti d'un conte de fées.
Leignon et ses hameaux gardent encore de traces de maisons en colombages et de vestiges en pierre du pays.
Le village de Leignon est jumelé avec Meursault en France. Le nom de Leignon trouve son origine dans le mot celtique lendi (clair) dont le dérivé latin lenicellus signifie « la claire eau ».
Fait également exceptionnel, la bourgade possède 4 églises dont 3 appartiennent à la même paroisse, celle de Leignon.
Enclave du Comté de Namur dans la Principauté de Liège au Moyen-Age, le village devient une seigneurie hautaine au 17e siècle.
Patrimoine
Stèle à la mémoire de Marie Renard
Stèle funéraire en pierre bleue, dédiée à Marie Joseph Renard au lieu-dit « Bois de la Croix »
« A la mémoire de Marie Renard congréganiste de Leignon étranglée dans ce bois le 15 juin 1851 à l'âge de 19 ans - - Elle aime mieux mourir que de perdre sa chasteté- - - RIP »
Le Château de Leignon
Ce fantastique et féerique château néo-gothique, est également appelé « Le Château aux milles fenêtres ».Il compte en fait 365 fenêtres et est situé dans un magnifique domaine de 60ha.
Reconstruit en 1817 par Dupont de Wève, bourgmestre de Leignon, il devient ensuite la propriété du Comte Adolphe de Gourcy de Serinchamps puis est vendu en 1881 au notaire gantois Isidore Eggermont (1844 – 1923).
Le château subit alors de nombreuses transformations en 1895 et 1900. Les nouveaux plans du château sont dessinés par un autre gantois, l'architecte Auguste Van Assche, qui a également restauré le château de Spontin. L'ensemble en L possède de nombreuses tourelles, créneaux, pignons à gradins typiques de la fin 19e siècle.
Fasciné par les influences gothiques flamandes, le notaire fit également recouvrir le château de moellons de calcaire.
Plusieurs parties intérieures et extérieures de ce fabuleux château ont été classées en 1992 : façades, toitures, rez-de-chaussée de l'aile principale, cage d'escalier, chapelle et vestibule d'étage.
Statue du Sacré Coeur
Dans un sous-bois, en face du château de Leignon, se trouve une statue du Sacré Coeur. Cette statue est un monument commémoratif de la guerre 14-18 comme indiqué sur le socle. (« Reconnaissance 1914-1918).
Au pied de la statue, se trouve une niche avec une statue de Saint-Antoine.
Église Sainte-Marie
L'église Sainte-Marie est un bel édifice néo-classique en moellons de calcaire et en pierre bleue. Elle a été construite en 1845. Notons sa belle tour carrée occidentale, en partie enrobée par des bas-côtés prolongés vers l'Ouest. Cette belle église est dédiée à l'Immaculée Conception. Le terrain sur lequel est construit l'église a été donné par le châtelain afin qu'il y ait sa loge. Une chapelle Notre-Dame de Banneux a été érigée en 1943 par l'abbé Grégoire pour protéger le village de la guerre.
Monument aux Morts de Leignon
Monument Commémoratif
Pierre Commémorant le 30e anniversaire de la libération des camps
Square Jules Amelin
Monument Guerre 40-45
Monument commémorant l'arrêt du premier char lors de l'attaque déjouée par Milo Huempfner
Le Touring Club de Belgique installa 26 bornes commémoratives tout le long de la ligne d'avance extrême de l'attaque allemande de l'offensive Von Rundstedt. On peut y lire « Ici fut arrêté l'envahisseur hiver 1944-45 ».
A Leignon, ce monument est situé à proximité du passage à niveau.
Milo Huempfner
Plaque commémorative dédiée à Milo Huempfner.
Milo Huempfner faisait partie du 551st Parachute Infantry Battalion américain qui a participé à plusieurs opérations, notamment en France de septembre à novembre 1944.Le 16 décembre 1944, les allemands lancent leur dernière offensive. le 551st BIP américain fait alors mouvement vers le secteur des Ardennes. En chemin, le 22 décembre, le camion conduit par Milo tombe en panne à proximité du passage à niveau de Leignon. Ses compagnons poursuivent leur route, Milo perd le contact avec son bataillon. Resté seul, il attend l'éventuel passage d'une dépanneuse. Il passe la nuit chez des riverains.
Le lendemain, le 23 décembre, Milo rejoint son véhicule. S'il entend bien un bruit de moteur venir en direction de Chapois, il ne s'agit pas d'une dépanneuse mais des éléments de la 2e Panzer Division qui approchent. Milo ne se pose pas de question et décide de bouter le feu à son camion et se réfugie à la gare toute proche où il va recevoir l'aide du chef de gare Victor Deville pour se cacher Mais le soir venu, Milo sort de sa cachette afin d'inspecter les alentours. Il décide de se rendre vers l'église. Après bien des péripéties, il met hors de combat deux véhicules blindés, neutralise un nid de mitrailleuse, tue trois ennemis. A trois reprises, il quitta la place où il se cachait pour avertir les convois amis de la présence des troupes allemandes dans le village, sauvant ainsi beaucoup de vies et de matériel vital.
L'histoire fit le tour des États-Unis, et on n'appela plus cet homme que « one man army » (l'armée d'un seul homme »). Pour cette action héroïque, Milo a reçu la Distinguished Service Cross le 9 juin 1945. Le 3 février 2002, le CRIBA (centre de recherches et d'informations sur la Bataille des Ardennes) a organisé, en collaboration avec les autorités communales de Ciney, une manifestation d'hommage au soldat US et dévoilé la plaque commémorative scellée dans le mur du cimetière, haut lieu de ce fait de guerre.
Église de Chapois
On raconte que l'église de Chapois, au porche et nef imposantes, était à l'origine un édifice protestant. En effet, pour les chapoisiens, l'église de Leignon était située trop loin et ils souhaitaient donc avoir leur propre édifice religieux. Mais le clergé s'y opposait vivement. L'église Notre-Dame des Sept Douleurs, dépendante de Leignon, est édifiée en 1896. Mais les chapoisiens mécontents, créent de 1896 à 1898 une communauté protestante. Le culte est alors célébré dans une grange par un pasteur protestant. Sous l'impulsion du châtelain M. Eggermont et du curé Grégoire, la querelle prend fin et le pasteur est chassé. Les chapoisiens peuvent alors enfin construire leur église en 1895 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. Ce ne sera qu’en 1904 que Chapois deviendra une paroisse autonome de Leignon. Lorsque l'église Saint-Roch fut construite, elle n'avait pas de clocher. Celui-ci n'a été ajouté qu'en 1937 !
L'église Saint-Remacle fut construite vers 1847-1848.
Plaque commémorative apposée sur l'église
La pompe à eau (Ychippe)
Belle pompe en fonte noyée dans les herbes hautes.
Chapelle Saint-Martin (Corbion)
La chapelle Saint-Martin de Corbion domine le centre du hameau. C'est un joli petit édifice mononef en moellons de calcaire et en pierre bleue datant de 1625 et réalisé sous la tutelle des moines de Stavelot. Elle fut érigée en l'honneur des Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie.
Pour l'anecdote, la chapelle n'a jamais eu de vitraux !
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