Histoire
Chevetogne est un petit village rural établi sur le versant de la vallée de l'Ywoigne.
L'ancienne commune de Chevetogne, en wallon Tchévétogne, comprenait les hameaux de Ronvaux, Enhet et Les Hirs.
Le village est déjà mentionné en 862 et est intégré à la seigneurie de Han-sur-Lesse vers 1421.
Plusieurs familles seigneuriales se succèdent sous l'Ancien Régime : Lambert de Chevetogne et d'Oultremont, ainsi que la famille Danheux en 1738.
Les héritiers de Guillaume-Joseph Danheux, vendent vers 1855 l'ancien domaine seigneurial en deux lots où sont installés le domaine provincial et le monastère.
Chevetogne doit son nom soit à Cavantos (= villa de Cavantos) ou évoquerait peut-être une ancienne forteresse d'origine celtique ( champ fort).
On y a retrouvé des vestiges du néolithique et de l'âge du bronze, des restes de ce qui fut peut-être une forteresse gauloise, des traces de nécropoles gallo-romaines et franques. Chevetogne faisait partie de l'abbaye de Stavelot au 9e siècle.
Ensuite Chevetogne passe aux mains de différentes familles nobles liègeoises, par la suite le village appartient au Duché du Luxembourg. Enhet fit partie de la seigneurie féodale de la Principauté de Liège et était une des 32 hauteurs de la Mairie de Ciney.
Chevetogne était également appelé la capitale « d'ol besace » parce que ce village était autrefois peuplé de nombreux bûcherons et que ceux-ci partaient chaque semaine travailler les bois à l'extérieur ... la besace au dos!
Patrimoine
Le village possède encore de beaux vestiges de maison à colombages, qui lui confère un charme certain.
On peut également découvrir de nombreuses chapelles et potales qui rappellent la piété populaire de la région.
Église Saint-Maurice
Cette charmante église a été construite en 1828 et agrandie par la suite en 1877.
Dans l'ancien cimetière, on peut retrouver les anciennes sépultures des châtelains des lieux comme les familles de Wykerslooth de Rooyesteyn et Delvaux de Fenffe ainsi que de la Comtesse Van den Steen de Jehay qui avait transformé son château en hôpital militaire durant le Première Guerre Mondiale (château du Domaine).
On peut également voir l'arbre de la paix qui commémore le 30e anniversaire de la libération des camps.
Le mémorial des deux guerres
Ce mémorial est essentiellement un calvaire chrétien, qui affirme avant tout la foi. Inauguré vers 1920, ce calvaire est composé d'une stèle conique supportant une croix et portée par un socle cubique; quatre obus de pierre se dressent aux angles du socles. De nombreuses inscriptions en hommage aux personnes disparues se trouvent sur le socle, les obus, sur la couronne ainsi que sur la colonne.
Le Tilleul de Ronvaux – Li Tiyou d'Ronvaux et li crwè d'Ronvaux
Ce magnifique tilleul multicentenaire, arbre sacré avec sa croix, est un des points culminants de la région avec 340m.
Le tilleul marquait un relais sur le chemin de pèlerins de Saint-Hubert.
Christ en Croix (Li Crwès do Tiyou d'Ronvaux)
La croix actuelle, détachée du tronc, est en béton et porte le corps du Christ en fonte, elle date de 1949.
La Chapelle Saint-Martin (Enhet)
Cette petite église est déjà citée en 1575 et a été reconstruite en 1861 comme en attestent les ancres sur la façade de l'édifice.
Elle a également accueilli le premier pèlerinage de Saint-Walhère en 1862 et l'accueille d'ailleurs encore de nos jours, le dernier dimanche de juin.
Saint-Walhère est né à Bouvignes au début du 12e siècle et est invoqué pour soigner les maux de tête mais aussi pour protéger le bétail. Selon la tradition, Walhère aurait été assassiné à Hastière en 1199, le long de la Meuse où à cet endroit jaillit dans le fleuve une fontaine qui n'est jamais tarie...
Domaine Provincial de Chevetogne
Domaine provincial de Chevetogne. Le château a été édifié en 1863 par l’architecte Beyaert, sur un domaine acquis, vers 1855, par la famille de Wykerslooth de Rooyesteyn. Marie-Françoise, une descendante, a épousé le Comte Léopold van den Steen de Jehay. Au début de la première guerre, la comtesse Marie-Charlotte de Villegas de Saint-Pierre, épouse de Léopold van den Steen de Jehay (fils), transforme son château de Chevetogne en ambulance (hôpital militaire) où des soldats français et allemands sont soignés.
Le Domaine Provincial Valéry Cousin est un magnifique domaine de 500ha.
Il a été acheté par la Province de Namur en 1969 à la famille Cousin-Willemans pour y créer un superbe ensemble culturel et sportif accessible à tous.
Au coeur d’un massif forestier de 550 ha, le Domaine de Chevetogne est un hymne à la nature. Tout a été pensé pour que le visiteur se sente bien dans ce cadre prestigieux. Au fil des allées enchanteresses vous découvrirez une multitude de variétés de rhododendrons et d’azalées, des plantes médicinales et aromatiques par centaines, des séquoias centenaires, un jardin dédié à Félicien Rops, un autre à Hervé Bazin, le jardin fantastique des licornes, un jardin japonais, des étangs paysagers et bien d’autres curiosités de la nature… Dans la propriété se trouve le beau château néo-baroque. Il a été construit en 1863 sur les plans de l'architecte H.Bayaert. Le domaine a été racheté par la Province de Namur en 1969 à la famille Cousin-Willemans afin de créer un vaste domaine culturel et sportif accessible au plus grand nombre.
Il s'est développé au fil des ans pour proposer une offre vaste de découvertes, de loisirs pour tous les âges.
Le Domaine Provincial de Chevetogne est niché au coeur d'une région vallonnée et boisée. Le Domaine compte 500 ha destiné au tourisme et aux sports.
Ce magnifique domaine offre de nombreuses possibilités, une extraordinaire diversité paysagère, de somptueux jardins où les floraisons se succèdent au rythme des saisons.
Domaine Provincial de Chevetogne
083/68 72 11 - 083/ 68 86 77 - info.chevetogne@province.namur.be
www.domainedechevetogne.be
Le Monastère de Chevetogne
Ce lieu a été vendu par la famille Danheux et a été acquis par Charles Delvaux de Fenffe qui y fait construire le Château de Fays-Bois en 1860. Ce château est cédé aux moines bénédictins de Ligugé (Poitiers), exilés de France, qui y séjournent de 1900 à 1923 et y construisent le monastère en 1903.
En 1925, un monastère de l'Ordre bénédictin de rite oriental est fondé à Amay par le R.P. Dom Lambert Beauduin. (On peut d'ailleurs se recueillir sur sa tombe dans la cimetière privé du monastère).
Il avait pour but de restaurer l'unité des églises chrétiennes d'Orient et d'Occident.
L'accroissement de la communauté exige le transfert dans des bâtiments plus spacieux. L'installation se fait à Chevetogne en 1939.
L'ensemble comprend aujourd'hui le monastère, l'église latine, l'église byzantine (édifiée en 1957) et un centre œcuménique.
Informations 083/21 17 63 - abbaye@monasterechevetogne.com www.monasterechevetogne.com
Croix des Nôïes
Située au sommet du Tige de Ronvaux, à un ancien chemin qui conduit au lieu-dit « les nôïes ». Ce vocable roman signifie lieu planté de noyers. A Chevetogne, les gens appelaient nôïes des arbres dont on a coupé le tronc à hauteur d'homme, pour obtenir une croissance des branches en boule. C'est par ce chemin des nôïes que l'on accédait durant la Seconde Guerre Mondiale, à un maquis dissimulé dans les environs de Grigeoule et qui fut assailli le 28 août 1944. Au pied de cette croix, des soldats allemands ont été tués. Cette nouvelle croix a été fabriquée par Jean Herbaux et porte un magnifique crucifix venant de l'abbaye de Maredsous. Il y a été fixé grâce aux offrandes de la paroisse et a remplacé un Christ en bronze en 1979.
Croix du Luxembourg
En descendant la rue grande, carrefour entre la rue grande et la rue de Namorimont
Croix de carrefour blanche avec petit figurine : « Croix du Luxembourg »
Cet endroit délimitait, sous l'Ancien Régime, une des limites nord des importantes enclaves luxembourgesoises, en ces régions où s'imbriquaient alors les possessions du Duché du Luxembourg, du Comté de Namur et de la Principauté de Liège.
C'est donc l'origine du nom de cette croix.
Rappelons également que le village de Chevetogne est consacré à Notre Dame de Luxembourg, consolatrice des des Affligés, Patronne de l'église de Chevetogne, avec Saint-Maurice.
Li crwès d'mon Eraûck
Croix avec un Christ
(très noirci et ayant la date de 1949)
C'était la croix centrale de Ronvaux des siècles derniers. C'est là que se situait la place de Ronvaux, au peuplement beaucoup plus concentré qu'actuellement. D'mon Eraûck était le sobriquait de la famille Botton, apparenté aux familles d'Hérock-Cirgnon et qui avait perdu leur fils Emile.
La croix actuelle est en béton et porte la date de 1949. Un crucifix en bronze y est attaché.
Croix de Morimont
Le vocable Morimont désigne une antique colline-cimetière, où se trouvait jadis, au tienne do mostî, une très vieux sanctuaire, centre de l'ancien Ronvaux; ce village s'est transporté vers le sud-ouest à la suite de la grande peste. Des fouilles, en 1905, ont exploré là, 19 tombes romaines et 11 tombes franques très pauvres.
Na-Morimont = direction de la colline des Morts.
C'est ce très ancien souvenir qu'évoque ici cette croix. La croix actuelle est en béton. Elle a été réalisée par Jérôme Lecomte, habitant du lieu, en 1936. Ses initiales et et la date sont inscrites au pied de la croix. Au centre, une petite niche protège une statuette de Notre-Dame de Lourdes, en faïence coloriée et dorée.
Croix Laurent
Croix et carrefour sont ici intimement liés, si bien que depuis de longues années, le nom de Croix Laurent désigne aussi bien l'un que l'autre. Le nom pourrait provenir d'un ancien habitant, voire selon certain, d'une statuette de St Laurent qui y aurait été placée.
Très vieille croix de carrefour plusieurs fois remplacée.
Actuellement, la croix porte un Christ en Croix.
Cet important point de repère était jadis une station des Rogations que l'on le décorait de guirlandes
Croix en fonte dans le cimetière entourant l'église d'Enhet
Croix représentant le Christ entouré d'anges musiciens – coeur - autour d'une table, 3 personnages sans doute une vierge à l'enfant et 2 apôtres.(drapages, barbes)
La Croix d'mon Djène
A 500m au sud de la chapelle de Enhet. Croix en bois chanfreinée et taillée aux extrémités.
Cette croix sanctifie un embranchement de plusieurs chemins rustiques.
Le calvaire est planté près d'un chêne, parmi les épines, à une altitude de 270m.
L'actuelle croix de bois à remplacé en 1973 une croix plus ancienne. C'est Toussaint Herbet, menuisier d'Enhet, qui la fit pour le compte de Alphonse Lepropre, alors qu'il avait 80 ans. Les trois branches de la croix se terminent par des cabochons. Sur la traverse, les initiales de l'artisan « TH » et la date de 1973, avec la copie d'autres signes, lus par lui, sans les comprendre sur l'ancienne croix, signes qu'il transcrivit à l'envers : X.IX.II .III et qui était sans doute des chiffres romains: III.VII.XI.X... Sur la traverse est noté également NOTDM PPNUO (Notre Dame, priez pour nous).
Dans la niche grillagée, se trouve la statue de Sainte- Anne qui a remplacé une ancienne statue de la Sainte-Vierge.
« Djène » serait l'expression dialectale du prénom Jeanne, prénom assez fréquent ici au milieu du 19e siècle.
« Mon-Djène » « Chez Jeanne » est le sobriquet de la famille Léopold Jottard-Fifine Lepropre qui habitait la dernière maison du hameau, à droite, en montant vers la croix.
Réserve Naturelle Domaniale de Namorimont
Cette ancienne friche en voie de reboisement est issue d'une prairie humide située au bord du ruisseau du Poncia, s'élevant pour devenir très sèche sur sa partie supérieure. Un petit troupeau de chèvres contribue à la restauration du milieu prairial. L'intérêt principal du site est botanique et ornithologique.
Rue de Namorimont (près du Domaine)
Accessible uniquement lors de visites guidées.
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